Voici le genre de réflexion des partisans du NPA et des anarchistes de tous poils :
“Nombreux sont aussi, ceux qui se posent la question de l’efficacité de journées de manifestions comme celles du 29 janvier et du 19 mars. Il apparaît clairement que le gouvernement n’en a cure et qu’il compte sur l’essoufflement du mouvement”, extrait d'un article paru sur Bellaciao.
Je suis en désaccord avec cette analyse. Je ne doute pas de l'efficacité des journées du 29 janvier et du 19 mars et je ne pense pas que le gouvernement (ou la droite) n'en ait cure.
Au mois de décembre selon un sondage IFOP, 64% des français pensaient qu'il allait y avoir un mouvement de révolte. Il ne faut donc pas être devin pour le comprendre.
Mais le plus urgent n'est-il pas de s'organiser pour que ce soulèvement soit fort et constructif, qu'il associe le plus grand nombre de personnes dans l'action et la réflexion et qu'il ne tourne pas à un affrontement violent qui en laisserait beaucoup sur la touche et ferait monter la réaction?
Ne faut-il pas réfléchir à la façon de s'y prendre collectivement pour que ce règlement de compte entre le peuple et les nantis ne tourne pas une fois de plus à l'avantage de ces derniers?
Une manifestation le 1er mai? Oui, et alors? Quoi de plus naturel en somme?
L'histoire du mouvement ouvrier nous appelle, nous croisons sa route, et les syndicats sont quand même un peu pour quelque chose dans cette affaire, non? Serge Halimi explique dans son livre “Le grand bond en arrière” (2004) que l'un des objectifs premiers des “penseurs” du capitalisme est d'affaiblir les syndicats partout sur la planète.
Il cite l'exemple d'un licenciement massif de 1000 employés et de leurs représentants syndicaux dans une entreprise américaine en lutte il y a quelques années... Donc le rouleau compresseur du patronat est passé par là et je suis d'avis que c'est lui qui doit être tenu pour responsable de l'affaiblissment syndical (7,5% de syndiqués en France en 2009), pas les syndicats - même s'il est évident que certains ont trop facilement et trop souvent capitulé devant ses exigences.
Mais si nous faisions en sorte que ce 1er mai 2009 soit historique, qu'il y ait encore plus de monde dans les rues que lors des deux manifs précédentes, peut-être rejoindrons-nous la grande histoire du mouvement ouvrier. Les manifs du 29 janvier et du 19 mars auront servi à se compter et a appeler ceux n'ayant pas encore franchi le pas de la contestation anti-capitaliste à nous rejoindre.
Ces manifs assurément en appellent d'autres plus grandes et plus déterminées qui seront, espérons-le, le terreau d'un changement radical des mentalités et des consciences, non plus seulement la revendication d'un “mieux vivre”, mais l'expression d'une volonté politique de changements profonds et durables.
Car ce qui pourrait plus sûrement mettre en péril les intérêts économiques et financiers de la classe ultraminoritaire des nantis, n'est-ce pas l'avènement d'un gouvernement révolutionnaire représentant le peuple exigeant justice?
La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen n'a-t-elle pas été proclamée en 1789 par l'Assemblée nationale constituante (qui s'est substituée aux Etats Généraux), après avoir été discutée et votée?
Ne faut-il pas jeter un coup d'oeil dans le rétroviseur de l'histoire?
mardi 24 mars 2009
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